N.º 031, Tamuz 5690 (Jun-Jul 1930) > P05
Primeira Página Página Anterior Diminuir imagem Imagem a 100% Aumentar imagem Próxima Página Última Página

Ha-Lapid הלפיד


N.º 031, Tamuz 5690 (Jun-Jul 1930)







fechar




                                           5
============================================= 

il médita. Toujours repoussé par le judaisme,
il essayait de se plonger dans des oeuvres
théosophiques, mais n'y trouvait pas la
subsistance de son âme. En permission à Pa-
ris, il visita tous les temples, toujours en
étranger. Rue Buffault, entre autres, il assista
à un office, debout, adossé à une colonne,
comme un speclateur non admis dans le
sanctuaire. Personne ne vint à lui; nul ne fil
un gaste d'accueil, et pourlant il se sentait
chez ses fréres d'âme.

Sa mére qui lui avait écrit maintes fois:
"Faites votre devoir, mais souvenez-vous que
votre vie est ma vie", mourut peu de temps
aprés l'armistice. Le récit de sa mort révéle
chez le capilaine une sensibilité d'autant plus
émouvante qu'elle se cache sous l'apparence
stoíque d'un soldat et sous la résignation
d'un croyant.

Lui, que rien n'eftraye et qui, sans doute,
accueillerait la mort face à face, avait peur
de tout ce qui pouvait évoquer l'idée de la
séparation supréme dans l'esprit de cette
mére bien-aimée. Il écarta de son chevet une
garde malade religieuse et, tandis qu'une
jeune fille amie jouait dans la chambre
voisine une des mélodies préférées de M.me
de Barros Basto, i1 entoura la mourante de
ses bras et reçut son dernier soupir. Je cile
ses propres paroles: "Elle eut le temps de
murmurer: "c'est joli" et expira comme un
passereau."

Pour le capitaine, le foi n'est rien sans les
actes. La vie de sa mere n'avait été qu'un
acte d'amour et de foi dans le bien. Point
n'était besoin de la préparer à mourir. Elle
étail prête.

Ce fut après la disparation de Mme Maria
Ernestina de Barros Basto que son fils entra,
selon de rite, dans la communauté d'Israel.
Encore lui fallut-il aller au Maroc pour être
circoncis. On lui suscita mille difficultés. Il
fut submergé de questionnaires, de paperas-
serie. On voulut même l'envoyer en Algéríe.
Il tint bon et resta à Tanger. Israel se défen-
daít comme une cité sainte, comme une place
forte devant un étranger ou un faux-frére.

Le capitaine me dit: "C'est cet retour qui
me fut si ardu que je voudraí faciliter aux
Maranes". Il appelle son oeuvre celle du
Rachat. La Synagogue de Bragance est la
Porte du Rachat.

Son histoire se termine bien, comme un
heureux roman Il a épousé une charmante
jeune fille ísraélite, tres convaincue, Mlle

 
 

Léa Montero Azancot, dont il a eu deux en-
tants qui seront, eux aussi, des pionníers du
judaismo.
                         Lily Jean Javal.

                  o o o 

Carta honrosa

Tendo o Presidente desta Comuni-
dade do Porto, o sr. capitão Barros
Basto comunicado a Sua Eminencia o
Reverendo Israel Levy, Rabbi-mór de
França, a sua proclamação como Mem-
bro Benemerito da Kehilah do Porto,
Este ilustre rabbino respondeu com a
seguinte carta;

                 Paris, 11 mai 1930.

Cher Monsieur le President. Je suis con-
fus de l'honneur que vous et votre chére
Communauté avez bien voulu me faire en me
décernant le titre de Membro benemerito; je
voudrais avoir mieux justifie' cette distinction
en vous prouvant plus efficacement ma sym-
pathie et mon dévonement.

Ce titre de benemerito, c'est le Judaisme
tout entier qui vous le donne: vous avez
bien merité d'Israel par votre beau courage,
par l'ardeur de votre foi comumnicative, par
la chaleur de votre enthusiasme et la fecon-
dité de votre apostolat. Un jour Graetz et
Cremieux se recontrérent à París; l'éminent
avocat félicitait son interlocuteur de son
oeuvre si brillante; celui-ci lui repondit: "J'é-
cris l'histoire d'Israel, et vous, vous la faítes.”
Ces paroles on pourrait vous les repetér:
votre nom est entré dans les annales de
Judaisme. Dieu venille vous perrnettre de
mener á bonne fin l'admirable tache que
vous vous eles tracée et dont nous sommes sí
fiers.

Agréez, mon cher President, avec tous
mes remerciements, pour vous et vos excel-
lents collégues, l'expressíon de mou plus
cordial dévonnement.

                             I, Levy.

----------------------------------------

Visado pela Comissão de Censura


 
Ha-Lapid_ano04-n031_05-Tamuz_5690_Jun-Jul_1930.png [141 KB]
Primeira Página Página Anterior Diminuir imagem Imagem a 100% Aumentar imagem Próxima Página Última Página