5 ================================================== -A paz das almas! Ao cumprimento desta mis- são sagrada que Eles querem proseguir de acordo, S. G. Monsenhor Lemaitre, digno continuador do ilustre Cardial Lavigerie, traz uma nobrêsa de caracter e uma tenacidade que fazem a admiração de todos os que são tomados de justiça e caridade. Rahbi Josef Gnez e Rabbi Jacob Bocaráh expres- sam por sua vez a Monsenhor Lemaitre os seus senti- mentos de profunda gratidão por um gesto que hon- ra tôda a colectividade judaica. Eles lhe pedem para receber os seus sinceros agradecimentos e de os trans- mitir a S. S. Pio XI a expressão dos seus deferentes reconhecimentos. Monsenhor Lemaitre, comovido, dá um longo e caloroso aperto de mão aos dois Rabbis-móres. "Para bem servir a Deus, diz ele, devemos elevar as nossas almas até Ele. Que os católicos da cidade de Pinhel vejam o procedimento dêstes príncipes da Igreja católica e o comparem com o procedimento de certo individuo. mais papista que o Papa, que em certas reuniões diz mal de judaismo, religião mãe das suas crenças, e entretem-se a fazer a difusão dum opusculo de chan- tage "os crimes da Franc-maçonaria judaica." Que diferença! Que diferença! o o o Um sermão sôbre o Shophar No dia de Rosh Ha-shanah (Ano Novo) na Sina- oga Portuguesa da rua Buffault, em Paris, o Senhor Rabbi Matthieu Wolf produziu um interessante sermão sôbre o toque do Shophar, que para conhecimento dos nossos leitores, vamos transcrever. M. le rabbin Mathieu Wolff avait pris pour texte de son sermon ces paroles du rituel: "Béni soit l'Eter- nel, notre Dieu, roi de l'Univers, qui nous a sanctifiés par ses commandements et nous a ordonué d'enten dre-dest-á-dire de comprendre-la voíx du Chofar, "les notes haletantes, les tequioth, "les notes brisées", les chebarim, "les trilles éclatants et joyeuxn", les te- rouoth. Heureux te peuple qui saísít la portée de cette sonnerie, il marcheta "dans la lumiére de l'Eternel" ! Les trompettes sacrées qui, depuis des milliers d'an- nées, sonnent Féternel garde-á-votts aux oreilles d'Is- raêl semblent évoquer, traduire, avec une plenitude impressionnante, tous les mouvements de l'âme juive ses mquiétudes, ses douleurs et ses espérances. Depuis des siécles et des siéctes, elle claironne éperdümeut, comme la trompette de la sentinelle vigilante; ell égré- ue ses notes, tantôt allégres, tantôt stridentes, réveille dans les. cceurs Israélites Pécho du passe, les avertit du danger de l'heure presente, les soutient et les con- sole par tes riantes promesses de l'avenir. Lẃorateur, passaut rapidement en revue la tragique et merveil- leuse histoire d'lsraêl, la compare à une immense Te- quia qui s'éléve vers le ciel, á une clameur plaintive, ininterrompue: La tequia, que l'on peut qualifier de politique annonçant l'ennemi du dehors, se double d'une autre Tequia, de celle qui ébraute les àmes en défaillance morale et signale l'ennemi intérieur, de celle dont Moíse eut à user lorsqu'il mit Israel en garde contre le vertige qui s'emparait du peuple chaque fois qu'l devenait libre et heureux. Les chevarim, les notes brisées, expriment les soupirs de tous les coeurs affaissés sous le poids de l'injustice el du malheur, dont parle le psalmiste. Les soufirances intimes des âmes en proie au dont et au désespoir, des conscieuces blesées par le spectacle de l'impunité, des coeurs accablés par le deuil, sont petit-être plus cruelles, plus intolérables que les dou- Ieurs provoquées par la malveillance des hommes ou l'hostililé des choses. Mais le téroua, le trille d'allégressse, ne tarde pas a succéder à la sonnerie d'alarme, á la téquia et aux chebarim, aux notes hachées par les sanglots. Aprês avoir menacé, réprimandé, condamné, le prophétisme biblique et tous les organes du judaisme apaisent, cousolent, réconfortent et, s'élançant sur les ailes de la foi, soulévent le voile de l'avenir et se délectent dans les radieuses Visions des cités futures de paix, de droit et d'amour. "Heureux le peuple, certes, qui eutend et saisit le langage du Chofar", qui ne l'ecoute pas seulement avec ses oreilles de chair, mais avec l'ouie de son âme, "celui-là marchera dans la lumiére de l'Eternel-". Ce sermon a produit une forte impression sur l'auditoire três attentif et três recueilli. o o o Sous le Charme du Portugal par Mme Lily JEAN-JAVAL (Plon, éditeur) Est-ce parce que les voyages sont devenus plui faciles, plus accessibles-en attendant que l'on puisses selon la prophétie de Paul Morand, faire le tour du, mond à 80 francs-mais jamais comme depuis une di- zaine d'années, on n'a tant voyage, jamais l s gens de lettres, "vagabonds errantes", n'out écrit taut de récits de voyage à l'intention des "vagabonds assis". Nos femmes de lettres qui, sauf quelques exceptrons, se sont cantonnées dans 1a littérature plus spécialement, romanesque, en y apportant parfois une note sinon iudiscréte, du moius tres personuelle de la senstbité féminine, nous ont également donné, ces temps dernie- rs, des récits de voyage séduizants et pittoresques. Ce trait est un symptôme assez caractéristique de cet effort de virilisation, si je puis m'exprimer ainsi, de la littérature féminine d'aujourd'hui et je ne crors pas me tromper en pensant que Mme Lily Jean-Javal a participe' à cette évolution en publiant, aprés "Vers le Soleil de Minuits, récit de son voyage en Finland, pa- ru il y a quelques anuées, "Sous le charme du Por- tugal (visages et paysages) qu'elle vient de nous donner. Nos auteurs de récits, eu voyageant daps ce mon- de connu, cherchent, et parfois --tel L. F. Rouquette- réussissent á découvrir des paysages inconnus. D'an- tres s'eu vont vers les pays classiques des voyages- l'Italie, l'Espague, l'Afrique du Nord, l'Oríent- cher- cher dans des decora extraordinaires des sensatíons
N.º 044, Heshvan-Kislev 5692 (Out-Dez 1931)
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