N.º 044, Heshvan-Kislev 5692 (Out-Dez 1931) > P06
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Ha-Lapid הלפיד


N.º 044, Heshvan-Kislev 5692 (Out-Dez 1931)







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 5               HA-LAPID
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rates ou des images nouvelles; mais la plupart des
écrivains voyagent surtout pour le plaisir de voir des
contrées pittoresques et celut d'en parler.

Ce qui a attiré Mme Lily Jean-Javal vers le Por-
tugal, c'est surtont le désir de connaitre les Maranes
et son récit pourrait bien potter en sous-tire: A la
recherche des Maranes, tire du premier chapitre, le
plus importante, de son récite et qui lui dorme tout sa
signification et tout son caracter de pélerinage spiri-
tuel.

Mais en artiste, animée ode cette curiosité qui
preside á toute connaíssance nonvelle, à la découverte
des êtres. plus passionante encore que celle des cho-
ses". L'auteur n'est pas restee indiférente au charme
pittoresque d'un pays si riche en paysages magnifiques
et à la séduction de ses oeuvres d'art. Mme Lily Jean-
Javal nous fait de son voyage un récít alert et vivan,
dont la tournure familiére rappelle à l'esprit le vers du
fabuliste. Elle se défend des descriptions somptueu-
ses, de l'enthousiasme romantique et c'est avec des
touches sobres et discretes qu'elle croqne ce qu'elle a
vu "à l'ombre de 1'université" (de Coimbra), "du Tage
à la Guadiana" et à Lisbonne, la vílle d s "Senharas
et Varinas" (dames et pêchettses). "Jardin de l'Europe
planté au bord de la mer", comme chantaite Ribeiro.
Elle s'attendrit à l'atmosphere de mélancolie et de rê-
verie qui baigne le Douro. Les couchers de soleil la
tout, songer: "Tous les rêves de gloire du Portugal
sont contenus dans ce ciel d'or, toutes les découvertes
de terres inconnues semblent promises par ces collines
irradiés d'une lumíére mystérieusen.

Qu'il s'agisse des paysages, des gens ou des cho-
ses, elle s'eiiorce de les pénétrer avec une curiosite, une
sympathie, tantôt enthousiastes. tantõt mélancoliques
ou rêvettses. Mme Lily Jean-Javal avait bien raison de
noter qu'on littérature les mots ne suifisent pas, mais
qu'on écrit surtout avec son âme. Et son âme, prête á
ramener toutes choses à Israel, est continuellement
obsédée, au milieu de -la splendeur portugaíse, de tou-
tes les souifrances juives auxquelles paysages et mo-
numents furent associés dans ce pays tout vibrant des
souvenirs de l'inquisition. "Que d'hymnes d'espoit
mêlés de lameutations ont jailli dans Pàtroitesse de ces
ruines et se sont ré andues par delà le fleuve d'or et
les collines rianteslut l'on comprend que les pages
les plus émues et tes plus ierveutes soient celies que
notre auteur consacre aux Maranes.

Les Maranes, ce sont les descendants de ces Juifs
qui, au Portugal, furent contraints au baptême en
1496 et qui, tout en faisant extérieurement partie de
'Eglise catholique, contimuérent néanmoins á prati-
quer dans l'ombre - cure chére érésien et observer
clandestínement certains rites de la religion juive.

Jusqu'à ces derníéres années, le maranisme resta cache
aux regards du monde et son existence fut une véri-
table révélation. Le désir manifeste par plusteurs Ma-
ranes de retourner au ¡udaisme montre à nouveau la
force du sentiment juii et ajouta un nouveau chapitre
saisissante à Phistoire tragique du judaisme ibérique.
"Le maranisme me captivait", écrit Mme Lily Jean-
Javal, "comme un double mystére psychologique: re-
vanche de la consciente violée, persistance de la flam-
me sémitique á travers plus de quatre cents ans".
Le chef, l'animateur de ce mouvement est le ca-
pitaine Arthur Carlos de Barros Basto (Abraham Israel
Ben Rosh). Officier pendant la guerra dans l'armée
portugaise, il fut plusieurs fois decore en reconnais-
sance de ses services sur le front français. Il était eu-



core récemment directeur des prisons militaires
d'Oporto. Mme Lily Jean-Javal burine le portrait de
cet apôtre dont "l'ame est aussi combative qu'une
épée, mais som le regard s'attendrit dês qu'il se po-
se sur un enfant". "Celuí qui réveille l'âme endormie
d'israêl au Portugal" accomplit sa mission comme un
véritable sacerdoce. Inlassablement, par la parole com-
me prédicateur, conseiller ou éducateur; par la plume,
en publiant son journal "Halapid", ou des ouvrages
sur le judaisme, il poursuit méthodiquement l'orga-
nisation de ces petites communautés dissémínées dans
les hameaux montagnards de la province des Trasos-
Montes. Le capitaine Barros Basto ne fait pas de pro-
sélytisme juif: comme il le dit lui-même, il "cherche á
guider ceux qui, tâtonmante dans l'ombre et la crainte,
essaient de revenir á la foi de nos péres .

Quelle est l'importance de ce mouvement, quels
en sont les résultats? ll est impossible. á l'heure actuel-
le, de les déterminer. Selon les uns, les Maranss se-
raient, dans la province scule de Trasos-Montes, au
nombre de plus de 10.000. Mais la difficultê de la tâ-
che du capitaine Barros Basto est accrue par suite de
la crainte séculaire des maranes qui, malgré la líberté
de consciente qui existe an Portugal, disent encore
aujourd'hui dans leur oraison quotidienne: Comme
tu as sauvé Daniel dans la fosse au lions, sauve-nous
aussi de la torture et de l'Inquisition, nous tes fídéles
serviteurs".

Mais il ne faudrait pas supposer que cette méfian-
ce díminue en quoi que ce soit la ferveur et l'intensité
de la vie spirituetle des Maranes qui ne peuvent se
décider à rompre avec leurs habitudes séculaires. Rien
ne peut donner une ídée plus forte de cette foi si juive
dans la supérioríté de l'esprit sur la matíére que ce
passage de l'oraison quotidienne des maranes: "Que
le riche ne se vante pas de sa richesse, ni le sage de
sa sagesse, ni le tort de sa force, car rien de tout cela
n'a aucune valeur. Nous pouvons seulement nous
louer des bonnes actions que nous accomplissons dans
ce mond". Quel que soit Pavenir du mouvement, il est
indubitable que ce "revival", cette persistance chez
les maranes, avec une telle íntensité, de certaines tra-
ditions et certains enseignements juiís vient attester,
pour ceux qui pourraient encore en douter, la vitalité
du judaisme et sa pérennité, à travers toutes les per-
sécutiuns, malgré toutes les défections.

                                    Bernard Lemaitre

De "l'Univers Israelite".

                   o o o

                Obra do Resgate

No dia 11 de Outnbro proximo passado,
na cidade de Pinhel, reuniram varios cripto
judeus e resolveram fundar a Comunidade
Israelita de Pinhel a fim de abertamente
praticarem o culto da religião dos seus an-
tepassados.

Elegeram a sua primeira junta organisa-
dora composta dos seguintes srs.: Presi-
dente, Serafim Cardoso de Almeida; secre-


 
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