HA-LAPÍD 7 =========================================== tes. Son idéologie propre visait a une Re- naissance intelectuelle et morale. Il consa- craít done toute la vigueur de son esprit a l'idée de la formation d'un centre intel- lectuel en Palestine, qui devrait envoyer ses rayons sur les juifs de tous les pays et les préparer de Cette façon á jouir de la li- berté humaine et nationale. Avec l'exten- sion du Sionísme, l'antagonísme entre Herzl et Ahad-ha-Am devíent toujours plus ai. gil et presque inconciliable. Herzl était, malgré sa rêverie nationaliste, élevé sur les conceptions politiques et Sociales de l'Eu- rope de fin-de-siécle Ahad-ha-Am, par con- tre, était un Juif russe qui, malgré son doc- te rationalisme demeurait un grand roman- tique. Certes, toute la vie intellectuel du ju- daisme rené était sous le charme de sa per- sonnalitê. D'autre part tout prodans le do- maine intellectual, se trouva entamé par l'influence d' Ahad-ha-Am. Son idéologie êtait bien une révolution vis-a-vís des civi- lisateurs qui prenaient tojours la culture étrangere comme exemple á imiter. Ahad- ha-Am eut l'audace d'euseigner l'orgueil de la culture propre d'un peuple abattu et hu- milié. Mais il condamnait toute création li- bre, universelle, qu'il ne trouva pas conci- líable avec la culture nationale de son con- servatisme intellectuel. Get "Ahad-ha-Amisme", comme on l'ap- pela. provoqua done la naissance de toute une líttérature polémíque. Le premier qui entreprit la discussion avec Ahad-ha-Am, était un autre littérateur et publiciste de mérite qui s'était déja fait un nom dans cette jeune littérature: Moise-Loeb Lilisu- blum.. Mais la lutte qui fit époque dans cette littérature. fut la guerre que déclara à Ahad-ha-Am M. J. Berditschovsky alias Bin- Gorion. Nous revienderons encore sur ce- lui-ci, esprit rare et du plus réel talent. L'évolution des faits mit dépuis long- tempe fiu á la discussion entre les Herz- listes et les Ahad-ha-Amistes. Ahad-ha-Am est resté l'homme le plus admíré du judais- nationaliste, bien que son programme d'ac- tion terait a présent Peilet d'un chapitre de préhistoire. Ahad-ha-Am était le grand initiateur et stímulateur de 1a culture hébraique moder- ne. Son autorité, à laquelle les intellectuels ss soumettaient, n'a Jamais exercé une grande influence dans la pratique. Si Bialík a éte canonisé classique, il ne lá été comme poete nationaliste, dans l'esprit d'Ahad-ha 'Am Ceci n'est pas le cas de ses deux con- freres qui le suívent dans la premiere tríade de poetes hebraiques: Saul Tchernikhovsky et Zalman Schnéur. Coeux-ci sont tout a fait apolitiques. Le premier fut baptis Hél- lenistíque pour l'influence des Anciens qu'il a subie. Il a écrit des poésies lyriques d'une elégance classique et est particuliêrement estimé pour ses idylles et es poésies épi- que. Il est de même tradudteur vigoureux d'Homêro, des chansons d'Anacréon et de l'épos de Longflellow et l'auteur de petits contes écrits avec beaucoup d'ésprit et d'es- sais littéraires. Il est à present le directeur de la Ha-Tecoufa, grande revue trimes- trielle. Schnéur est un poete de la jeunesse et de l'amour. Il est un lyrique raro, d'un style aigu, original et surprenant. Il est en même temps bon conteur et chroniqueur; auteur d'un raman psychológuique à la russe; três spirituel et sévére critique littéraire. Bialik, Tchernikgovsk et Schnéur for- ment la premiere tríade dans la poésie hé- braique moderne qui a un certain faible pour les tríades d'auteurs. Aprês eux, viennent d'autres tríades, composées des poels tels que David Schimanovitch. Jacob Fichman. Isaac Katzenelson, Juda Karni, Jacob Stein- berg et d'autres encore. C'est le lyrisme avant tout qui est en vigueur chez tous ces poêtes. lyrisme a côté duquel l'idylle et le poème national occupent une belle place. Chacun de ces poêtes a apporté une nuance propre quelconque à la littérature, comme Fichmann et le beau lyrique Schi- manoviich qui découvrirent la moderne idylle palestienne. Portaut le laurier de l'orígínalité a été rérérvé a la premier tríade. Comme la mode en est dépuis un siécle, surtout dans les littératures relati- vement jeunes. il est rare qu' un poete hé- braique se contente d'une seule forme de lít- térature; poete, conteur et jornaliste habi- tent souvent une seule personne. Ajoutons que la littérature hébraique, non seulement la poésie, ne nourrit pas son homme. Revenons à la prose et notons aprês. Mendelé-Moher-Sopharim un conteur rare, Juda Steinberg. Steinberg était destiné à de- venir un écrivain exceptionel, s'il vívait dans
N.º 046, Shebath-Adar 5692 (Jan-Fev 1932)
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