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Ha-Lapid הלפיד


N.º 046, Shebath-Adar 5692 (Jan-Fev 1932)







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 8               HA-LAPID
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un autre milieu que la petite ville bessara-
bienne, ou il enseigna Phébreu aux entants
de sa race C'est à eux qu'il consacra une
bonne part de son talent de conteur. I
s'employait particulierementà ctécrire la vie
douce et iitérieure des Hassidim, cette
secie juive de pieux joyeux,

j'ai mentiodne déja Berditchevsky-Bin-
-Gorion à propos de sa lutte contre Aliad-
-ha-Am. Lui aussi était un esprit exceptionel,
mais cette iois dans la mesure universelle
de ce mot, esprit tres révolutionnaire, indi-
vidualista moral et pessimista. Mais un de
ces pessimistas qui portent dans leur tor in-
térieur un amour ardent inavoué pour la vie
pour les hommes.

Fils de rabbin du ghetto d'Ukraine, tal-
mudiste três érudit, il devient en Allemagne
un Nitzechéen des plus sincéres. Il menait
sa lutte contre Aha-ha-Am au nom de la
vie et de la liberté, pour une culture de
vie de l'individu qui le se soumet jamais à
une Civilisation boanée par l'esprit d'une
collectivité, national ou autue. Il fut le gé-
nial représeniant de toute une génération.

Il était le môme révolutionnaire dans les
belles-lettres. Contre le style canonisé avec
ses tendances de classicisme, il íntroduit un
style baroque, extrair ammatiqixe et excen-
trique puisé dans le réservoir de toutes les
époques de l'hébreu Aussi ses suiets sont-
ils des suiets de la vie íntime avec ses lu-
miéres et ses ombres, contre les idylles ro-
manesques auxquelles était consacrée toute
la prose hébraique. S'il fuat un Sionisme,
qu'il soit integral; si la líttérature doit re-
produire la vie. que la copie en soit vraie,
même que cruelle. Sa propre lutte intérieu-
re, sa soil d'une vie libre á tous les égar-
ds y est souvent exprimée. ll êcrivit des
contes philosonhiques et psychologíques
de la vie des Hassídim et de la vie moder-
ne, des esquisses bréves et des romans. A
cinquante ans il se forgea un nouveau style
fascinateur dans ses romaus breís, coman-
dé par le sentíment de l'approche du cré-
puscule de sa vie.

De même que dans la publlcistique il
dans la critique littéraire tranchant, sévere
et sans indulgence. On le disait un Chestov
hébraique, et non pas tout à fait à tort. Il
va sans dire que Berditchevsky ne juoissait
ni de beaucoup d'amitiés ni de reconnais-
sance dans les milíeux litéraires hebraiques.
Sa polémique contre Ahad-ha-Am terminée



il restait durant toute sa vie austere qu'il
consommait em misére, en dehors de la vie
sociale mouvementée autour de lui, vivam
en ermite à Berlin. Son Ecclêctisme littérai-
re trouve encore une issue dans la codifica-
tion des légendes juives qu'il traitait de la
même façon que toutes ses oeuvres: avec
un esprit indépendant. celuí de l'individu
révolté. Une partie de ces légendes, de mê-
me que quelques autres oeuvres de sa plu-
me unt été publiées en allemend. Au grou-
pe des james et :évoitês appartenaient en-
core d'autres hommes de lettres. Le plus
étincillant parmí ceux-ci était Joseph-Haim
Brenner écrívain d'un gout dostoievskien
et peintre de la misére, de la vie du ghetto
et de la tragédie humaine. Brenner est l'ini-
tiateur d'une littérature hébraique moderne
en Palestine, ou, il a été assassiné par des
Arabes le 1.er mai 1921. Etant professeur
au Lycée de Jaffa et maitre autoritaire des
milieux littêraires et des Elements progres-
sistes, il s'êtait consacré avec les Haloutsim
au simple travail noir sur les chaussées.

A la même école et plus individualiste
et pessimiste que les autres appartenait Ur'-
Nissan Gnessine, mort a l'age de trente ans.
En lui s'était révelé peut-être l'esprit le
plus original de la littérature hébraique mu-
derne, un de ces hommes qui portent tante
leur vie le fardeau du supplice pour des pé-
chés commis avant leur naíssance, comme
disait Strindberg.

Un auire homme de ce groupe, mainte-
nant conservateure dégénéré, fut Hillel Zei-
tlin, dans le temps bel esprit mystique.

A la même école s'attache encore un ex-
cellente conteur, G. Schotmann, dont l'oeu-
vre se trouve dépuis des années sous l'in-
iluence directe du curieux víennois Pete Al-
tenberg.

Au cours du développement de la prose
moderne il y en avait d'autres conleurs plus
ou moins originaux, tels Berschadsky, ro-
mancier du talent, Kaback, autre romancier
qui au début de sa carribre littéraire, dans
ses nouvelles, promettait beaucoup, puis se
perdait dans le sable, S. Ben-Sion, écrivain
de mérite etc..., mais ils sont tous d'un ta-
lent limité, la plupart du temps trop influen-
cés par les líttératures étrangéres. Ils appor-
térent néanmoins chacun sa part á la cons-
truction d'une nouvelle littérature.

                            (Continua).


 
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